Guérir de la rancune, quelques pistes
Il y a des gens qui ne parviennent pas à tourner la page. Quelque soit le moment, ils reviennent sur le même moment. Ils redisent en long et en large ce que tout le monde a déjà entendu des centaines de fois.
Ce n’est pas comme les souvenirs que racontent les hommes de leur service militaire, ou les femmes de leur premier baiser.
Non, ils reviennent sur quelque chose qui n’est pas digéré, qui reste tellement présent en eux que c’est toujours comme si c’était hier.
Rancune
Ils vivent une rancune tenace, qui colle à la peau, qui remplit tout l’espace.
Même si ça s’est passé il y a 40 ans, c’est comme si toutes les années qu’ils viennent de vivre n’avait rien apporté d’autre que le fait, l’évènement, la blessure qui ne s’est jamais refermée.
Que vous inspire ce mot : Rancune ?
Personnellement, il me fait penser à quelque chose de rance. Il est plein d’amertume, d’acidité. C’est comme quelque chose qui devrait être vomi et qui reste coincé dans la gorge, qui fait une boule dans le plexus.
Pas très ragoûtant, non ?
La rancœur pourrait bien faire partie des poisons que nous visitons depuis quelques jours si elle vous poursuit.
Les conséquences du poison rancunier
Est-ce que l’on dit de vous que vous êtes une personne rancunière ?
Est-ce que vous avez de temps en temps cette réflexion : « Mais, arrête de revenir sur cette histoire, c’est du passé … »
Est-ce que vous vous dites parfois : « J’aimerais bien faire une croix là-dessus parce que j’avance pas. »
Oui ? Non ?
Si votre réponse est oui, lisez ce qui suit. Si c’est non, lisez également car vous découvrirez pourquoi il ne sert à rien d’en vouloir pendant des années à quelqu’un ou à quelque chose si vous voulez être bien en vous.
Les conséquences sont multiples et elles peuvent se répercuter bien au-delà de votre sphère privée.
Ø La racine se situe dans votre histoire, à un moment précis.
Quelque chose ou quelqu’un vous a fait mal. Ce peut être aussi un système, un environnement humain … Toujours est-il que vous avez été blessé/e au plus profond de votre être.
ü Cette blessure, ne s’est pas refermée et elle s’ouvre à tout moment. Elle s’accompagne de ce goût d’amertume que vous connaissez si bien.
ü Elle vous empêche de profiter du moment présent et de vous tourner vers ce qui vous est donné dans votre aujourd’hui.
Ø Vous ressentez, consciemment ou non un besoin d’être entendu dans ce qui vous a fait mal.
Alors, vous revenez sans cesse sur cette histoire. Pour vous, c’est comme si vous vouliez dénoncer, vous faire entendre dans votre souffrance.
ü Vos amis, vos proches vous disent que c’est terrible ce que vous avez vécu. Vous ne les entendez pas.
ü Vous récoltez le contraire de ce que vous souhaitez, à savoir qu’ils ne vous entendent plus … ils connaissent la rengaine … ils ne font plus attention au traumatisme dont vous vous sentez victime.
Ø Cette blessure, elle s’est produite dans une facette positive de vous.
ü Aujourd’hui, parce qu’elle n’est pas encore refermée, elle vous empêche de vivre pleinement ce positif.
ü Pire, c’est lorsque vous êtes en contact avec ce positif que la blessure redevient purulente et vous fait encore plus mal.
ü Vous avez, peut-être, cette croyance que jamais vous ne pourrez guérir.
Ø Vous vous enfermez dans ce passé … ou, vous restez prisonnier, prisonnière de ce passé.
Ø Une partie de vous à cessé de grandir.
Ø Vous n’acceptez pas, vous ne pouvez pas encore accepter ce qui a été et vous ne voulez qu’une chose, que justice soit faite.
Ø Votre rancœur et la manière dont vous l’exprimez est, d’une certaine manière, une attitude que vous avez adopté pour ne pas l’oublier.
Pour ne plus dire toujours la même histoire.
La rancœur ne va pas vous conduire à la mort mais à une difficulté de vivre le moment présent, de tourner la page et de vivre pleinement votre vie.
C’est le moment de vous mettre en chemin pour parvenir à tourner la page et choisir de vivre avec et malgré ce qui est arrivé il y a si longtemps.
C’est le moment de vivre une démarche de « pardon ». De pardonner à la personne ou au système tout le mal qui vous a été fait.
Comment ?
Ø Cette rancune que vous portez en vous, elle se situe où dans votre histoire ?
Ø Qu’est-ce qui s’est passé ?
Ø C’est quoi qui a été blessé en vous ? quelle qualité ? quelle aspiration ? quelle richesse ? (valeur, certitude, …)
Ø Pourquoi est-ce que ça vous fait encore si mal aujourd’hui ?
- Le premier pas est de revenir d’une manière différente à la racine de la rancœur. Pas pour réactiver ce qui vous fait mal, mais pour prendre le temps de regarder et de conscientiser ce qui s’est passé.
Ø Arrêtez d’en parler à chaque fois que l’occasion d’en parler avec vos proches ou vos amis.
- Ils ne peuvent pas vous aider à guérir. Ils peuvent être compatissants un moment, mais après, vous leur « cassez » les oreilles.
- Faites le pas pour en parler à un professionnel qui saura vous aider à démêler tout ce qui s’est mélanger en vous au fil des ans et vous guidera vers une cicatrisation de la blessure. (Il restera toujours la marque de la blessure).
Ø Ce positif qui a été blessé en vous au moment de l’impact, est-ce que vous le vivez à d’autres moments dans votre vie ?
- Quand ?
- Comment ?
- Est-ce alors une raison pour continuer d’en vouloir à la personne ou au système ?
- Comment pourriez-vous lui redonner ce qui lui appartient ?
Ø Retrouver votre liberté de vivre, commencer à grandir autrement, ça vous apporterait quoi dans votre aujourd’hui ?
- Ce besoin que justice soit faite passe par la récupération de votre liberté et de votre aspiration à vivre pleinement dans le moment présent.
Ø La rancœur vous fait vivre une attitude que vous avez adoptée pour ne pas l’oublier.
- Cette attitude, comment pourriez-vous la quitter ? Ce serait quoi pour vous que de vivre l’attitude inverse ?
- Personne ne vous dit d’oublier ce qui s’est passé … vous pouvez par contre construire à partir de ce qui s’est produit.
Pardonner c’est commencer à vivre par-dessus. Par-dessus, cela veut dire en acceptant que soit inscrit dans votre sensibilité, dans votre corps une blessure réelle qui s’est cicatrisée.
C’est tourner la page sans renier ce qui a été. Vous pouvez commencer à vous mettre à la recherche des histoires de vie positives et à les relire pour activer le « flux sain » de vos pensées.
C’est vivre en choisissant d’être dans le moment présent et non pas prisonnier du passé.
crédits photos - freedigitals.com
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Je vous souhaite un bon week-end. A bientôt.